La pluie du Nord a cette particularité qu’elle ne tombe pas ; elle semble suinter du ciel, une bruine persistante, grise et collante, qui s'infiltre sous les cols de manteaux et dans les replis de l'âme. Ce matin, elle a la saveur de la cendre.
Emile sort du salon funéraire le col relevé, les mains enfoncées dans les poches de son imperméable, serrant machinalement des clés qui n'ouvrent plus aucune porte vers le passé. Edmond est parti. C’était écrit sur le petit carton bordé de noir, punaisé à l’entrée : Edmond K., 93 ans. Pour le monde, c'est un fait divers, une ligne dans la rubrique nécrologique de La Voix du Nord. Pour lui, c'est un pan entier de sa mythologie personnelle qui s'effondre en silence.
Edmond. Avec Agnès, son épouse, ils ont été les sentinelles de son enfance. Ils habitaient la maison d'angle, celle avec les volets blancs toujours impeccables, juste à côté de chez sa grand-mère. Pendant deux décennies, il n'a pas pu entrer ou sortir de la rue sans croiser son regard bienveillant, son fedora en feutre vissé sur le crâne, ou l'entendre l'interpeller d'un "Alors gamin, ça pousse ?" tonitruant. Il faisait partie du décor, immuable comme les pavés, rassurant comme l'odeur du café torréfié qui s'échappait de la cuisine de sa grand-mère, où Agnès venait chaque jour boire le traditionnel café autour des potins du village. Elles se remémoraient souvent leurs souvenirs d'enfance, ayant fréquenté la même école et usé leurs blouses sur les mêmes bancs de bois.
Aujourd'hui, Agnès est seule. Et la rue semble soudainement trop grande, trop vide, comme une mâchoire à laquelle on vient d'arracher une dent saine.
Il a besoin de marcher. Besoin de sentir le sol sous ses pieds, de vérifier que la terre continue de tourner malgré l'absence. Ses pas, guidés par une boussole intérieure qui ignore les années, le ramènent vers le quartier. Vers la rue.
Il lui faut dix minutes pour y arriver. Dix minutes à travers une ville qui a changé de peau sans lui demander son avis. Les maisons de briques rouges ont été rénovées, les façades sablées ont perdu leur patine de charbon, les fenêtres en bois ont cédé la place au PVC blanc, impersonnel et brillant. C'est propre. C'est net. C'est mort.
Quand il arrive à l'entrée de sa rue, il s'arrête, le souffle court. Ce n'est pas la fatigue. C'est le choc de l'anonymat.
Autrefois, traverser ces huit cent mètres était une expédition sociale. Il y avait Marguerite qui balayait son trottoir et qui savait tout sur tout le monde, le vieux mineur du 48 qui fumait sa pipe sur le pas de la porte, les enfants qui traçaient des marelles à la craie... Chaque façade avait un nom, chaque porte une histoire. Aujourd'hui, les volets sont clos, des voitures inconnues stationnent sur les trottoirs, et les rares passants qu'il croise baissent les yeux sur leurs téléphones.
Il est un étranger sur sa propre terre. Il cherche des fantômes et ne trouve que du vide.
Le besoin de se cacher devient soudainement impérieux. Il ne veut plus être vu par ces façades indifférentes, il veut se soustraire à ce présent qui ne le reconnaît plus. Comme un animal blessé cherchant sa tanière, il file dans la « voyette ». Ce sentier étroit, coincé entre deux maisons, était l'artère secrète de sa jeunesse, le chemin de traverse où il a habité et usé ses fonds de culotte pendant ses vingt-cinq premières années. Là, au moins, les murs sont encore rugueux et familiers.
L'angoisse monte d'un coup, une vague froide. Il a besoin de retrouver le lien. Besoin de voir. Sa main plonge dans la poche intérieure de sa veste, ses doigts se refermant sur le métal froid et lisse de la montre à gousset. Celle qui lui a ouvert les portes du temps pour rencontrer Alphonse, pour comprendre Hippolyte.
Il s'adosse au muret de briques humides, à l'endroit précis où l'on jouait aux billes, et sort l'objet. Le boîtier n'a pas changé, ses gravures usées par les ans semblaient toujours promettre l'impossible. Il veut revoir la rue avant. Il veut effacer le PVC, les voitures modernes, le silence. Il veut revoir les visages de son passé. Il tente de tourner le remontoir.
Rien.
Une résistance anormale, dure, mécanique. Il force légèrement, le cœur battant, mais la molette reste bloquée, obstinément inerte. Les aiguilles ne tournent pas à l'envers. Le monde ne vacille pas. La pluie continue de tomber sur le bitume moderne.
Il reste là, stupide, avec sa montre en panne au milieu de la rue déserte. Il secoue l'objet, le porte à son oreille. Le tic-tac est là, régulier, monotone. Le tic-tac du présent.
« Pourquoi ? » murmure-t-il.
Et la réponse s'impose, évidente et cruelle. Cette montre est un pont vers les ancêtres. Elle est faite pour le sang, pour la lignée, pour résoudre les énigmes de ceux qui l'ont fait. Elle n'est pas un jouet touristique pour nostalgique en mal de consolation. Il n'a convoqué personne. Il n'a pas de question. Il veut juste fuir la tristesse du présent. La magie a ses règles, et la première est l'intention. Aujourd'hui, il n'est pas un chercheur, il est juste un homme triste qui a perdu un voisin.
Mais soudain, une vibration parcourt sa paume. Sous le verre bombé, les aiguilles, jusqu'alors figées, se mettent à tourner. D'abord doucement, puis avec une frénésie terrifiante. Elles ne marquent plus les heures, elles dévorent les décennies, tournant à une vitesse vertigineuse à l'envers, transformant le cadran en un disque flou. Pris de panique, il glisse l'objet, devenu presque brûlant, au fond de sa poche. Il est seul, le souffle court, sentant que quelque chose d'immense vient de se briser.
C'est alors que la lumière change.
Ce n'est pas un flash, ni un vertige comme lors de ses précédentes "plongées". C'est plus violent. La pluie cesse net. D'un coup. Le plafond gris se déchire comme du papier de soie pour laisser place à un azur éclatant, presque insolent. Une chaleur douce, celle d'un après-midi d'été, tombe sur ses épaules encore trempées. L'odeur de l'ozone et des gaz d'échappement se dissipe, remplacée par un parfum âcre et familier : celui du charbon qui brûle dans les poêles, mêlé à l'odeur de la soupe aux poireaux et à celle, indéfinissable, de la terre chauffée par le soleil.
Il se retrouve soudain dans la rue de son enfance, miraculeusement figée telle qu'elle était il y a trente ans. Les façades ont retrouvé leurs couleurs d'antan, les vieux tilleuls sont moins hauts, et l'air vibre de cette insouciance qu'il croyait perdue. Il s'arrête sur le trottoir familier, spectateur invisible de son propre passé, le dos un peu courbé par trente-neuf années de gravité terrestre. Et puis, au détour du chemin, il est là…
Assis sur le bord de la fenêtre du n°82, les jambes pendantes contre le mur, à trois mètres de lui. Un garçon.
Son cœur rate un battement, puis s'emballe comme une machine folle. Il connaît ce t-shirt bleu et ce jean trop grand. Il connaît ces baskets aux lacets défaits. Il connaît surtout cette égratignure sur le genou droit, souvenir cuisant d'une chute à vélo dont il porte encore la marque blanche aujourd'hui.
C'est lui.
Il a dix ans. Ses genoux portent la carte géographique de ses aventures, des croûtes comme des médailles de guerre. Ses cheveux sont en bataille, indomptables, comme ses pensées.
La logique hurle dans sa tête. Il devrait avoir peur, mais il sait qu’il ne voyage pas vraiment dans le temps, il ne fait que visiter le souvenir d'un ancêtre. Il se dit : « C'est impossible. La montre n'a pas marché. Je ne peux voir que ma famille, mes ancêtres. C'est un paradoxe. » Mais il reste figé, fasciné par ce miroir vivant.
L'enfant tourne la tête, plissant les yeux à cause du soleil. Il le voit. Il ne s'enfuit pas. Il le scrute avec une curiosité franche, sans peur, avec ses yeux verts — ses yeux — mais les siens sont encore des fenêtres ouvertes, quand ceux de l'adulte sont devenus des miroirs sans tain.
— Vous cherchez quelqu'un, Monsieur ?
Sa voix. Sa propre voix. Plus aiguë, plus chantante, avec cet accent du Nord un peu plus prononcé qu'il s'est efforcé de gommer années après années.
Il déglutit difficilement, rajustant son imperméable trop chaud pour cette saison retrouvée.
— Non... Je... J'attends juste que la pluie s'arrête, répond-il par automatisme, sa voix d'adulte sonnant étrangement rauque. Il ne ment pas, mais il se sent bête aussitôt sa réponse terminée.
L'enfant fronce les sourcils, scrutant le ciel immaculé, une main en visière.
— De la pluie ? s'étonne-t-il avec une moue amusée. Mais y'a pas un nuage, M'sieur ! Regardez, c'est le grand ciel bleu. Mamie dit que c'est le soleil qui nous rend joyeux.
Il a raison. Il voit le monde tel qu'il est, brut et lumineux, alors que l'adulte traîne ses nuages mentaux partout avec lui. L'enfant tient un livre sur ses genoux, protégeant la couverture avec ses mains sales. Il n'a pas besoin de lire le titre pour savoir ce que c'est. L'édition rouge et or, cartonnée. Voyage au centre de la Terre.
Il s'approche doucement, comme on approche un animal sauvage, et s'assoit à ses côtés, à une distance respectueuse.
— Jules Verne ? C'est bien, ça ? risque-t-il pour engager la conversation.
Les yeux de l'enfant s'allument. C'est l'étincelle. Celle qu'il cherche dans les registres d'état civil, dans les archives, dans les vieilles lettres. Elle est là, brute, vivante.
— C'est le meilleur ! s'exclame-t-il. C'est l'histoire d'Axel et de son oncle, le professeur Lidenbrock. Ils descendent dans un volcan, le Sneffels, et ils trouvent un monde souterrain. Il y a des champignons géants, des dinosaures, et une mer intérieure !
Il parle vite, mangeant les mots, ses mains dessinant des formes invisibles dans l'air. L'adulte boit ses paroles, assoiffé de cet enthousiasme qu'il a laissé s'évaporer.
— Tu aimes ça ? insiste-t-il. Les histoires de ce qui se cache sous la terre ?
— Oh oui ! s'enthousiasme le gamin. Plus tard, je serai archéologue ! Je chercherai des trésors, moi aussi. Pas de l'or, hein. Des trucs anciens. Des secrets.
Il sent une boule se former dans sa gorge. Si tu savais, petit. Si tu savais que trente ans plus tard, tu ne gratteras pas la terre avec des pelles, mais la poussière des archives avec des gants en latex. Que tes dinosaures seront des actes de naissance et tes mers souterraines des arbres généalogiques. Mais au fond... n'est-ce pas la même quête ? J'ai tenu ta promesse, pense-t-il avec une mélancolie douce-amère, mais j'ai perdu ta magie en chemin.
— C'est un beau métier, chercheur de secrets, dit-il doucement.
L'enfant le regarde, penchant la tête sur le côté, scrutant son visage avec une intensité dérangeante. Pendant une seconde, il a peur qu'il le reconnaisse. Qu'il voie à travers les rides, la barbe et la fatigue, le garçon qu'il est.
— Vous avez l'air triste, dit-il soudain.
— Je viens de perdre un... un ami, avoue péniblement Emile. Un voisin.
L'enfant hoche la tête avec un sérieux gravissime. À dix ans, il ne comprend pas la mort, mais il en ressent l'ombre.
— C'est comme le pinson que j'ai trouvé hier, dit-il. On l'a enterré au fond du jardin. Papy a fait une croix avec des bâtons d'esquimaux. Il a dit que maintenant, il volait plus haut que les nuages.
Il marque une pause, tripotant le coin de son livre.
— Votre ami, il habitait ici ? s'enquiert-il en balayant la rue du regard.
— Oui. Juste là, murmure-t-il.
Emile désigne la maison d'angle. Dans sa réalité, les volets sont clos. Ici, dans cette bulle temporelle inexplicable, la fenêtre de la cuisine est entrouverte, laissant entrer la lumière dorée.
— Chez Monsieur Edmond ? demande l'enfant.
Il acquiesce, incapable de parler. La simplicité avec laquelle il prononce ce nom, au présent, le transperce. Pour lui, Edmond n'est pas un souvenir. Il est là.
— Je l'aime bien, Monsieur Edmond, fait-il en souriant. Il me donne toujours des bonbons Arlequin quand je passe devant chez lui. Et il me raconte la guerre, des fois. Pas les batailles tristes, mais les copains, et comment ils se débrouillaient. Il dit qu'il faut jamais oublier d'où on vient.
La phrase le frappe de plein fouet. Jamais oublier d'où on vient. C'était ça. C'était la clé qu'il cherchait depuis longtemps.
— Il a raison, dit-il, la voix tremblante. C'est le plus important.
Emile le regarde, ce petit être aux genoux écorchés, et il comprend soudain le dessein caché de la montre. Elle n'a pas dysfonctionné, non. Elle lui a refusé le voyage vers un ancêtre car, pour la première fois, ce n'était pas de racines dont il a besoin, mais de sève. Elle ne l'a pas transporté ailleurs, elle lui a donné une leçon. Il était venu ici, dans ce passé illusoire, pour se souvenir. Mais la montre l'a mis sur son propre chemin. Emile pensait peut-être lui offrir la sagesse de ses trente-neuf ans, le rassurer sur les tempêtes à venir. Mais c'est lui, l'élève. C'est lui le mendiant. L'enfant, ce “petit lui” possède encore ce qu'il a passé des décennies à perdre : cette capacité brute à s'émerveiller d'un rien, à vivre sans le filtre de la convenance. Il ne porte pas encore le masque social qui l'étouffe aujourd'hui. Il est la source vive, jaillissante, quand lui n'est plus qu'un gestionnaire de souvenirs. Il voulait lui promettre la sécurité, mais c'est l'enfant qui lui offre la vitalité. Il lui rappelle que vivre, ce n'est pas seulement survivre aux épreuves, c'est aussi savoir s'arrêter pour regarder la forme d'un nuage ou croire, dur comme fer, qu'un jardin peut cacher l'entrée vers le centre de la Terre.
L'enfant se lève, époussetant son pantalon. Il semble avoir décidé que la conversation était terminée, ou peut-être a-t-il entendu un appel que lui seul ne pouvait percevoir.
— Faut que je rentre, lance-t-il soudain. Si j'suis en retard pour le goûter, ma grand-mère va se fâcher.
Il fait quelques pas, puis se retourne.
— Eh M'sieur ?
— Oui ?
— Vous inquiétez pas pour votre ami, crie-t-il presque. Monsieur Edmond, il dit toujours que tant qu'il y a quelqu'un pour raconter les histoires, personne n'est vraiment parti.
Il lui fait un signe de la main, un geste vague et joyeux, puis il court vers la maison de ses grands-parents. Il le regarde s'éloigner, ce petit fantôme plein d'espoir, portant ses rêves d'exploration sous le bras. Il le voit franchir le portail qui n'existe plus, et disparaître.
Avant que le charme ne se rompe, son regard glisse instinctivement vers la maison d'angle. Dans cette lumière dorée d'un souvenir qui refuse de mourir, la porte s'ouvre.
Ce n'était pas une ombre. Ce n'était pas un fantôme. C'était lui.
Edmond sort sur le perron, solide, vivant, tel qu'il l'a vu mille fois, baigné par ce soleil d'autrefois. Il porte son gilet de laine gris, un peu élimé aux coudes, et son sourire éternellement vissé sur le visage. Il tient un sécateur à la main, prêt à s'attaquer à ses rosiers grimpants qui, dans cette époque bénie, éclataient de couleurs.
Il s'arrête un instant, lève la tête et voit Emile.
Il ne semble pas surpris de voir un adulte inconnu planté là, au milieu de sa ruelle. Dans la logique de ce monde recréé, il est peut-être juste un passant. Ou peut-être sait-il. Les anciens savent toujours.
Il pose son sécateur sur le rebord de la fenêtre. Il plonge ses yeux clairs dans les siens, un regard pétillant de malice et de bienveillance. Puis, lentement, solennellement, il incline la tête.
Un salut net. Silencieux. Pas un adieu. Un passage de relais.
« À toi, maintenant, gamin. Veille au grain. »
Emile lève la main pour répondre, la gorge nouée, mais au moment où ses doigts esquissent le geste, le décor commence à couler comme une aquarelle sous l'orage.
L'azur éclatant se fait avaler par la grisaille. L'odeur de soupe s'évapore. La silhouette d'Edmond s'effiloche dans la brume. Le bruit des voitures sur la rue revient, crescendo, envahissant l'espace. Le PVC blanc recouvre les fenêtres, les volets blancs se referment comme des paupières lourdes. La maison redevient sombre, close, en deuil.
Il est de retour en 2025. Sous la pluie.
Il frissonne. La montre est toujours inerte dans sa poche. Pourtant, il sait désormais qu'elle ne s'est pas tue par hasard. Elle n'était pas en panne, elle a simplement choisi une autre destination, plus intime, plus urgente. Ou peut-être était-ce lui ? Peut-être que le deuil a déchiré le voile juste assez longtemps pour qu'il puisse se dire ce qu'il avait besoin d'entendre.
Il reste là un long moment. La tristesse est toujours là, mais elle a changé de texture. Elle n'est plus désespérée. Elle est lourde, mais solide. Comme une fondation.
Il comprend l'ultime sagesse de ce silence. L'objet lui a refusé la fuite pour lui offrir la rencontre dont il avait réellement besoin. Il n'est plus seulement le spectateur, le petit-fils, le voisin. Ses "Anciens" s'effacent les uns après les autres. La ligne de front a avancé. C'est son tour.
Désormais, c'est lui, l'Ancien. C'est lui, la mémoire de cette rue. C'est à lui de raconter qui était Edmond, qui était Marguerite, qui était le fermier Jean. S'il ne le fait pas, ils disparaîtrons pour de bon.
Emile sort la montre une dernière fois. Il ne la remonte pas. Il caresse juste le métal, comme on caresse la main d'un vieux complice.
— Repose-toi, murmure-t-il. Je prends le relais.
Il relève son col face au vent du Nord et à la bruine retrouvée. La rue est vide, mais dans sa tête, elle fourmille de mille histoires. Il reprend sa marche, non plus comme un orphelin du temps, mais comme un passeur.
« Adieu, Edmond. Et merci. »
Le gamin au livre de Jules Verne avait raison. L'aventure ne fait que commencer. Il y a encore tant de trésors à déterrer.
Nota Bene :
Ce récit s'écarte exceptionnellement du cadre habituel du challenge #RDVAncestral. Monsieur Edmond K. n'est pas l'un de mes aïeux, mais il incarne ces figures bienveillantes qui ont peuplé mon enfance et m'ont vu grandir. Son décès, survenu ce vendredi 28 novembre 2025 à l'âge de 93 ans, marque l'effacement progressif des visages familiers de mon quartier, me laissant parfois le sentiment d'être un étranger sur mes propres terres. Faute de pouvoir lui consacrer une étude généalogique classique, j'ai souhaité, à travers ce texte, rendre un dernier hommage à ce voisin estimé et, à travers lui, à la mémoire vivante de nos rues.
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