Eleyne et Gauthier : la légende face à l'Histoire

À Attiches, à l’angle de la rue Jean-Baptiste Collette et de l'Avenue de la Chapelle, se dresse une modeste chapelle que le temps a patinée. Au sommet de sa façade, un blason énigmatique attire le regard : deux plumes croisées et la date de 1689. Juste en dessous, gravée dans la pierre, une devise en vieux français semble murmurer un secret d'un autre âge : « Sans Plvme le clercq ne pevt escrire ». Que peut bien signifier cette phrase sibylline ? Elle est la clé d'une histoire tragique, le symbole de la légende de Gauthier et Eleyne, dont l'amour impossible a si profondément marqué les mémoires qu'ils sont devenus les géants protecteurs de la ville. Laissez-moi vous conter ma réinterprétation de cette légende ancestrale.

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Raimbeaucourt 1917 : Les larmes de bronze d'un clocher mutilé

Il est des histoires qui sommeillent dans la poussière des archives, attendant qu'un regard curieux, une coïncidence, vienne les tirer de leur long silence. Ma recherche dans le passé ne naît que rarement d'une quête méthodique ; elle se nourrit de ces rencontres fortuites, d'un document jauni, d'une carte postale oubliée qui, soudain, me happe et me raconte. Ainsi en fut-il encore récemment, lorsqu'une image que j'ai numérisée, autrefois confiée par feu Monsieur Paul Ricourt, collectionneur passionné de Leforest, a ravivé une interrogation ancienne. Cette carte, saisissante, montrait la descente des cloches. Je l'avais déjà entraperçue en écrivant sur l'occupation allemande à Leforest, où le même drame s'était joué, mais sans que je ne trouve alors de cliché pour en témoigner. Revoir cette scène figée dans le temps, concernant cette fois Raimbeaucourt, a fait résonner en moi l'écho d'une question : quelle était l'histoire de ces cloches de Raimbeaucourt ? De quand dataient-elles avant que la fureur guerrière ne s'abatte sur elles ?

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Le Lion contre le Lys : La Bataille de Mons-en-Pévèle – 1304

Devant le tableau où la Bataille de Mons-en-Pévèle s'embrase sous le pinceau de Larivière, le temps semble déposer sa patine rêveuse. Les couleurs flamboyantes, ce chaos maîtrisé, réveillent en moi l'écho lointain de l'enfant dévorant des yeux ces scènes épiques dans ses livres d'Histoire, croyant presque entendre le fracas des armes. Mon regard parcourt la toile, du Roi, figure centrale presque irréelle de courage, jusqu'à cette colline discrète où se blottit le village sous un ciel lourd, cœur vibrant d'une Pévèle aimée, guettée depuis ma lisière d'enfance. Je m'attarde sur les silhouettes anonymes figées dans la tourmente, ces combattants sans nom, quand soudain la mémoire fait un bond, guidée par un acte retrouvé dans les archives : Jean Delmer, né bien après ce tumulte, en 1575, à Mons-en-Pévèle, sur cette même terre. Point culminant de la longue lignée de mon aïeul... Ses ancêtres, alors, étaient-ils de ces ombres indistinctes que l'artiste a saisies dans la fournaise de 1304 ? La toile devient une interrogation muette, plus qu'une fenêtre sur le passé, faisant naître ce désir nostalgique de traverser le geste peint pour écouter le murmure des vies emportées ce jour-là, et peut-être y reconnaître le souffle lointain de mes propres racines. Dans le silence de la toile résonne une interrogation troublante : comment le serment qui unissait autrefois ces hommes a-t-il pu se dissoudre pour laisser place à ce déchaînement meurtrier ?

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Vendeville et Sainte Rita : De paroisse à ville Sanctuaire de France

Chaque jour, ils sont des centaines, le cœur chargé d'espoirs fragiles, à franchir la grande porte du Sanctuaire Sainte-Rita à Vendeville. Ils viennent confier leurs peines, murmurer les soucis qui les accablent, les leurs ou ceux d'un être cher. Puis, ils s'en vont, laissant souvent derrière eux la flamme vacillante d'une bougie, fragile lueur dans l'obscurité de leurs vies. Les murs, couverts d'innombrables ex-voto, semblent murmurer les prières exaucées, les remerciements silencieux de ceux qui ont trouvé ici un peu de réconfort. Chaque année, le 22 mai, la foule se presse, immense et recueillie, pour rendre hommage à la sainte des causes perdues. Un flot humain qui semble porter en lui le poids des siècles, la persistance d'une foi qui traverse le temps. Mais... comment expliquer cette ferveur, ici, dans ce coin paisible du Nord ? D'où vient cette dévotion, si profonde, si ancrée, qui attire à Vendeville tant d'âmes en quête d'un peu de lumière ?

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D'Henri à Michel : Le petit-fils du « petit monsieur au chapeau » de Leforest se confie

Lors de la rédaction de mon article sur Henri Pecqueur, cet intriguant Leforestois dont le visage apparaît sur de nombreuses cartes postales anciennes, je pensais avoir fait le tour de l'histoire, laissant un point d'interrogation quant à sa descendance. La loi sur la protection de la vie privée empêche de telles recherches pour les personnes encore potentiellement en vie (et c'est tout à fait normal !). Cependant, quelques mois après la publication de la vidéo associée sur la page Facebook de « Leforest Mémoire » en 2021, j'ai eu l'immense surprise de recevoir un message qui allait totalement rebattre les cartes.

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Henri Pecqueur : Le mystérieux « photobombeur » au chapeau melon

Il fut un temps, pas si lointain mais déjà voilé par les brumes de l'oubli technologique, où la correspondance dictait le rythme des relations humaines. Les nouvelles voyageaient lentement, au gré des facteurs, portées par des lettres ou, plus pittoresques, des cartes postales. Ces dernières, souvent, immortalisaient les rues d'un village, des scènes de vie quotidienne, des fragments d'un monde en passe de disparaître. Parmi certaines cartes qui nous sont parvenus de Leforest, un détail nous intrigue.

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Aujourd'hui jadis

Imaginez... Fermez les yeux un instant. Laissez les bruits de la ville moderne s'estomper, les voitures céder la place aux sabots des chevaux, le béton se couvrir de pavés irréguliers. Ici, autrefois, tout était différent. Les photographies, ces fenêtres ouvertes sur un temps révolu, nous permettent de toucher du doigt cette réalité disparue.

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La Grande Guerre à Leforest : chronique d'un village occupé (1914-1918)

Il y a un siècle, la Première Guerre mondiale éclatait, transformant l'Europe en un vaste champ de bataille. Des millions de soldats s'y affrontèrent pendant quatre ans, et cette guerre, pour la première fois, n'épargna pas les populations civiles. Cet article vous propose de plonger dans le quotidien des habitants de Leforest, restés au village, durant cette période sombre de l'histoire.

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